Le Conseil d’État ordonne à l’Arcom de veiller au respect du pluralisme sur CNews

, par communication@clubdelapressehdf.fr

L’autorité de régulation est sommée de réexaminer dans un délai de six mois le respect par la chaîne CNews de ses obligations en matière de pluralisme et d’indépendance de l’information. Une décision saluée par Reporters sans frontières qui avait saisi le Conseil d’État en 2022 à ce sujet.

D’après Le Monde, le Conseil d’État a rendu sa décision, mardi 13 février, demandant au gendarme de l’audiovisuel, de renforcer son contrôle sur la chaîne d’information Cnews. Le régulateur devra opérer un contrôle « à l’échelle de l’ensemble des conditions de fonctionnement  » de CNews, et « des caractéristiques de sa programmation » afin de s’assurer de l’indépendance de l’information au sein de la chaîne. « Désormais, outre le décompte des temps de parole des personnalités politiques, le régulateur pourra, pour apprécier le respect par un éditeur du pluralisme des courants de pensées et d’opinions, prendre en compte les interventions de l’ensemble des participants aux programmes diffusés, y compris les chroniqueurs, animateurs et invités », a réagi l’Arcom.

« Une décision historique pour la démocratie et le journalisme »

Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, s’est félicité sur le réseau X de cette décision qui représente, selon lui, « une grande victoire pour RSF mais surtout une décision historique pour la démocratie et le journalisme  ». En 2022, Reporters sans frontières avait saisi la haute juridiction administrative, dénonçant «  l’inaction de l’Arcom » face «  aux manquements de CNews ». Avant ce recours, l’ONG avait tout d’abord saisi l’Arcom d’une demande de mise en demeure de la chaîne Cnews pour manquement à ses obligations, à savoir « honnêteté, indépendance et pluralisme de l’information ».

Dans un entretien accordé à La Tribune dimanche 18 février, le président de l’Arcom Roch-Olivier Maistre est revenu sur cette décision d’après Le Figaro. Ce dernier, tenant à apporter un éclairage sur la décision du Conseil d’État, précise : « Il ne nous est pas demandé de comptabiliser chacun des intervenants. Il n’y aura pas de catalogage des journalistes et invités ». Il ajoute par ailleurs qu’il «  s’agira d’une appréciation globale sur l’ensemble des programmes diffusés ». «  L’Arcom n’est ni la police de la pensée ni un tribunal d’opinion  », s’est-il défendu, soulignant que « cette décision ne concerne pas seulement CNews, mais l’ensemble des médias audiovisuels, qu’ils soient publics ou privés ».

Rappelons, la chaîne d’information s’était vu infliger une amande de 50 000 euros en janvier 2024 pour « désinformation » par l’Arcom. Par ailleurs, l’autorité de régulation l’a déjà mis en demeure à plusieurs reprises sur des séquences diffusées, en particulier quant au respect du pluralisme politique.


 

 

 

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