Les chercheurs universitaires Jean-Marie Charon, Patrick Eveno, Alexis Lévrier, Jean-Paul Visse, Angelina Toursel et Philippe Useille ont partagé leurs réflexions avec des journalistes, des syndicalistes et des membres de la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP).
Les deux réunions plénières du colloque ont offert un cadre pour questionner la concentration des médias aux mains de grandes fortunes comme Vincent Bolloré ou Rodolphe Saadé. Les intervenants ont rappelé l’esprit des ordonnances de 1944 et ont mis la volonté du Conseil national de la résistance en perspective avec les réalités actuelles.
Le colloque s’est interrogé sur l’évolution du paysage médiatique jusqu’à ces derniers jours. Les participants se sont ensuite penché sur les perspectives et sur les leviers d’action possibles pour une information véritablement au service du public. « L’information est un bien public », ont-ils réaffirmé.
Face au phénomène des concentrations des médias et des rachats de titres, les débats se sont penché sur les travaux des États généraux de l’information lancés le 6 octobre 2023 et sur les 59 propositions des États généraux de la presse indépendante organisés parallèlement par une centaine de médias, syndicats et collectifs, représentés dans ce colloque par Jacques Trentessaux, co-fondateur du site d’investigation Mediacités.
Des ateliers ont permis une réflexion sur le statut des journalistes, la précarisation des métiers, la place et le rôle des réseaux sociaux et de l’intelligence artificielle, les fake news et l’évolution de l’audiovisuel.
Les participants ont également pu découvrir ou redécouvrir le paysage médiatique de l’époque à travers une exposition des Unes de journaux intitulée : “1944 : les ordonnances à la Une”. Elle a illustré l’évolution de la presse française avant, pendant et après l’occupation allemande.
À propos des ordonnances :
Les ordonnances ont été prises en faveur d’une presse indépendante, libre et transparente. Les premières ordonnances, celles du 6 mai 1944, abolissent la censure et réaffirment la liberté de la presse. Les ordonnances des 22 et 26 août 1944 fixent les critères économiques, financiers et moraux du secteur de la presse. Les journaux devront afficher le nom des responsables, publier régulièrement leurs budgets et les chiffres de leur diffusion, indiquer leurs tarifs de publicité. La concentration est limitée, qu’elle soit verticale (du papier à la distribution) ou horizontale (par exemple, nul ne peut diriger plus d’un quotidien). Celle du 30 septembre 1944 interdit la parution des journaux ayant paru sous l’occupation.
Le colloque du Club de la Presse Hauts-de-France, à travers des débats critiques et contradictoires, a montré l’importance de revenir sur l’histoire des ordonnances et sur la volonté du Conseil national de la résistance.
Entretien avec Alexis Lévrier, Historien de la presse et des médias MCF Université de Reims
1944 : les ordonnances à la Une - Exposition du Club de la presse Hauts-de-France
- Vidéo réalisée par Chloé Lanies & Zoé Charonnet
Podcasts du Colloque du Club de la presse HDF du 18 avril 2024 réalisés par les étudiants de l’ISFJ (Institut Supérieur de Formation au journalisme) à Lille
Colloque du Club de la presse HDF - Atelier : Statut du journaliste et carte de presse
- CARTE DE PRESSE
Colloque club de la presse HDF - Atelier : La précarisation des métiers
Colloque du Club de la presse HDF - Atelier : Radios associatives et logique de groupe
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